Le nom des gens

Résumé :
Bahia Benmahmoud, jeune femme extravertie, politiquement très engagée puisqu'elle n'hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause, donc tous ceux qui ne sont pas de gauche en l’occurrence. Elle rencontre Arthur Martin, (comme celui des cuisines) quadragénaire discret, adepte du risque zéro. Bref son opposé, qu’elle prend d’abord pour un facho. Mais les apparences trompeuses... (Ce n’est peut-être pas le meilleur résumé mais là, je vois pas mieux.)

Commentaire :
Parce que même si le fait que les personnages sont intentionnellement des clichés, pour les tourner eux même en dérision (et à travers eux les clichés que nous impose la société), ça reste relativement ambigu et du coup peut déranger. Ainsi que le l’humour parfois un peu « extrême » (un peu à la Coluche si l’on peut dire).
« - Donc en fait pour mon avenir professionnel, on me laisse le choix entre deux orientations possible. Pédophile ou pute … J’choisi pute. » Bahia
Parce que parfois, ça reste ambigu (encore :p) sur certains sujets abordés, pour la simple raison que ce film aborde tellement de sujets, que c’est difficile de « refaire » tous les débats, et il ne répond qu’à certaines « grandes questions » qui ont été posé par notre société et aussi parce qu’il prend des points de vues différents. Mais aussi parce que le film lance des idées qu’il tient qu’à vous de choisir de développer ou pas. Ce qui peut être frustrant et aussi mal interprété.
« - Ohhh. Non, non ! Tu me stigmatise.
- Moi, je te stigmatise ?
- Parfaitement ! Je suis stigmatisé par toi ! J’ai l’impression d’avoir écrit juif sur le front, ça me stress. *air de dérision* Bonjour ma famille a été gazé ça va bien ?! » Arthur et Bahia
Parce que ce film a un parti pris pour les idées de gauches (et que forcement ça plait pas à tout le monde, sinon il y aurait qu’un parti unique xD). Aussi parce que les idées sont vulgarisées, ce qui est bien mais qui est du coup trop simple pour les raisons évoqué ci-dessus. Mais c’est conscient et ils en jouent.
« - C’est marrant, j’imaginais pas qu’il pouvait être aussi drôle. (en parlant de Lionel Jospin)
- Tu vois, parfois la vie est plus complexe. Par exemple, des gens de droite peuvent faire des choses bien, et des gens de gauches peuvent faire des saloperies.
- Mais non ! La gauche c’est bien, la droite c’est tous des fachos.
«[…] – Alors toi, toi si t’arrivais au pourvoir, tu serais du genre à tuer la moitié des gens pour construire un monde meilleur.
- Mais je les tues pas, je les baise ! » Bahia et Arthur
Parce que le réalisateur aime bien mettre ses perso à poil x). (si si je vous jure, je viens de voir « Télé Gaucho », actuellement au cinéma, et son perso principal, qui est un homme, souffre de la même chose XD). Mais à mon sens, même si ça peut décontenancer, la manière de filmer, n’est pas comment dire, « insultante » (comme peut l’être les pubs qui se servent du corps de la femme nu (et maintenant les hommes même si moins) pour vendre) et pas forcement sexuelle, plutôt naturel, une sorte de grande aisance avec son corps, qui n’est pas habituelle.
Parce que c’est une énorme mosaïque, pleine d’humanité, qui parle de l’actualité de l’époque (d’il y a pas longtemps hein, vous savez la grippe aviaire tous ça, le truc dont plus personne ne parle et pourtant qui allé tous nous tuer xD), de la politique, du racisme, du passé et des secrets des familles, des secrets de l’histoire, de l’amour etc.
« Mes parents sont les champions toutes catégories des tabous. Par exemple ils sont très puritains […]. Autre exemple, après des mois d’observations, je constate que toute ma famille se gratte le cul. Mais à ma connaissance, personne n’a jamais parlé de ce problème, à personne. Encore moins à un médecin. Chez nous, on préfère mourir de maladie, que de honte. Cela dit, sur le podium des tabous familiaux, la déportation de mes grands-parents arrive loin, loin, loin, devant tous les autres. » Arthur
Parce qu’il arrive à aborder des sujets très sérieux, de manière légère et humoristique, et ça ce n’est pas donné à tout le monde.
« Comme il a toujours aimé passionnément peindre, mon père devient peintre. Il travail comme une dingue pendant 30 ans, pour qu’on manque de rien. Et du coup on manque de rien, si ce n’est de la présence de mon père qui travail comme un dingue, pour qu’on manque de rien. » Bahia

Ps : écouter la musique de fin, elle est mignonne surtout les paroles en fait ^^. Elle s’appelle « De Bénisaf à Salonique » de Michel Leclerc et Baya Kasmi (réalisateur et scénaristes du film). Lien => https://www.youtube.com/watch?v=st9slei6ipU
« De Salonique à Benisaf, combien de routes ont-ils croisé? Nos grands parents, leurs fiancés ? Combien de doutes, de sacrifier? Pour qu'un jour notre amour... »